Les difficultés à partir

Partir ou rester? Est-ce un choix ou une nécessité? 

Il n’est pas évident de dire stop et on n’y arrive pas toujours. 

Pourquoi c’est parfois si dur? 

Il existe différentes raisons qui entravent le départ. 

On peut mettre en avant des difficultés financières, logistiques, la dépendance affective ou autres.

On peut penser qu’il a un moment idéal, sachez qu’il n’en existe pas. 

Il peut y avoir des moments où on se sent plus apte à franchir le pas que d’autres. 

Il faut imaginer la violence dans une relation intime comme une grande roue qui tourne; elle tourne mais sa vitesse peut changer, son rythme également. On ne sait jamais quand on sera en bas que l’on aura la possibilité d’en descendre ou pas. De plus, être dans cette grande roue peut donner le tournis, nous rendre malade et on peut ne pas avoir la force de descendre à un moment. 

Si vous êtes en situation de danger, n’hésitez pas à contacter des professionnel·les pour vous aider rapidement. Même en cas de non-danger immédiat, n’hésitez pas à solliciter de l’aide pour sortir de cet engrenage, de cette situation. C’est une étape importante pour vous permettre de changer votre vie.

Il faut également que lorsque l’on prend conscience de la réalité (relation intime pas saine, pas égalitaire, qui ne respecte pas l’autre, etc.), et le départ, le chemin peut être long. Cela n’aboutit pas toujours. 

Préparer son départ

Préparer son départ demande une certaine discrétion, ruse et subtilité. Il est important de s’associer aux bonnes personnes de confiance qui peuvent vous aider discrètement à partir sans que l’autre et ses complices de celui-ci/celle-ci vous freinent dans vos démarches. 

N’hésitez pas à contacter un·e professionnel·le pour avoir des informations et du soutien.

La première chose est de regrouper les documents importants si possible (carte d’identité, permis de conduire, carnet de famille, carte de banque, passeport, etc.). Ensuite, il est important de connaître ses droits et de trouver le maximum d’informations sur les logements où se réfugier en priorité, les soutiens financiers temporaires, les soutiens juridiques, psychologiques, les groupes de soutien, etc.

Des professionnel·les sont là pour vous aider, n’hésitez pas à les contacter.

Développer son autonomie affective et psychologique.

Partir peut-être également difficile quand on se sent dépendant de l’autre, que l’on a l’impression d’exister uniquement qu’à travers ses yeux. Consulter des articles, des ouvrages et des témoignages sur les différentes sortes d’abus et les situations d’emprise aide à se sentir moins seul·e, à sortir de la culpabilité et à commencer un travail thérapeutique de reconstruction. 

Cette autonomie affective et psychologique est nécessaire même quand on habite ailleurs car il y a des risques de revenir vers la personne qui vous a violenté.

Cette autonomie facilite également le départ pour permettre à la personne ayant été victime de trouver la force nécessaire de partir sans se retourner.

Les raisons?

Quelles sont les raisons pour partir?

On associe souvent la violence à des coups, à un viol. C’est plus difficile d’identifier d’autres violences. On peut parler d’aveuglement, car les personnes qui subissent ont assimilé la violence comme une chose normale de leur quotidien, comme des codes de leur relation pour qu’elle fonctionne bien. Il est plus difficile de discerner des critiques qui sont dites sur le ton de la plaisanterie. 

“Une grenouille nage tranquillement dans une marmite remplie d’eau froide.

Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et elle continue à nager.

L’eau est maintenant vraiment chaude, la grenouille commence à trouver cela un peu désagréable. Elle s’affaiblit mais supporte la situation en restant immobile.

La température continue à grimper jusqu’à se mettre à bouillir. Mais il est trop tard pour la grenouille, elle est déjà cuite.

Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau bouillante, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée de la marmite.”

Source : inconnue repris du site: https://lopezpsychologue.fr/relation-toxique-dans-le-couple-pourquoi-est-il-si-difficile-de-partir/

Cette métaphore explique bien comment différentes personnes réagissent face à certaines dynamiques de violence. En plus, l’accoutumance à la violence se fait de manière progressive et en plus, on ne s’en rend pas compte tout de suite.

“ Comment j’en suis arrivé là…”

Témoignage

L’influence du vécu personnel

Il est important de prendre en compte son histoire personnelle dans les interactions avec l’autre. Lorsque l’on a vécu certaines situations de violence enfant, on peut plus facilement banaliser celles-ci à l’âge adulte. Attention, il ne faut pas faire de généralité.

De plus, quelqu’un ayant vécu dans le passé des situations d’emprise peut également de nouveau en subir à l’heure actuelle avec quelqu’un d’autre. 

Il est important de se connaître et de se faire aider afin de ne plus reproduire certains schémas en position de victime.

Victime passive ?

Lorsque l’on subit des dynamiques de violence, on peut croire que sa position est celle d’une personne passive qui ne fait que subir. 

Les proches ne se rendent pas toujours compte de l’ensemble des stratégies mises en place par la victime pour éviter les périodes de crise. 

La personne étant victime de ces dynamiques de violences utilise énormément d’énergie afin d’essayer de calmer les choses, d’éviter la crise et ses conséquences.

Ces stratégies même inconscientes qui se mettent en place, fatiguent énormément la victime qui est souvent en hyper vigilance continue. 

“J’espère que je n’ai rien oublié…”

Témoignage

Le sentiment d’être perdu·e

Vous ne savez pas quoi faire, vous êtes tiraillé·es dans vos sentiments et vos réflexions, sachez que c’est tout à fait normal. C’est même une des conséquences de la violence. L’emprise et le pouvoir exercé par l’autre, peuvent tout à fait vous faire perdre pied.

Il est important que vous puissiez prendre un peu de recul face à votre situation.

N’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le pour vous aider à faire le point.