La violence peut s’exprimer de différentes manières. Voici un éventail des formes diverses qu’elle peut prendre. Attention, il n’est pas rare que plusieurs violences soient présentes en même temps.
Violence verbale
Les violences verbales sont une des manifestations de la violence psychologique basée sur le dénigrement du/de la partenaire. Le dénigrement peut se décliner dans différentes formes, telles que le fait de rabaisser ou discréditer la personne via des insultes, des injures, des critiques, des humiliations et/ou du sarcasme. En outre, les violences verbales peuvent également se traduire dans des actes visant à garder une certaine forme de contrôle sur le/la partenaire (gestes ou paroles visant à avoir du pouvoir sur l’autre, à le dominer ou l’amener à faire ou ne pas faire quelques chose contre son gré), le contrôle peut se transformer également en une sorte de surveillance (être à l’affût ou épier), ainsi qu’en des menaces ou chantages ou encore sous forme de cris et engueulades (se fâcher, crises de colère, hausser le ton de la voix, intimider pour faire peur).
Violence psychologique et/ou morale
La violence psychologique est une forme de violence plus insidieuse car elle est invisible et difficile à prouver.
Dans la violence psychologique nous retrouvons de la manipulation, du rabaissement, des insultes, du gaslighting (une forme de manipulation qui change les perceptions de la victime qui se met à douter de sa santé mentale), le fait de souffler le chaud et le froid (un moment valoriser la personne puis à un autre moment la rabaisser), retourner la situation en faisant croire que la personne a provoqué et mérite les violences, des menaces, du chantage, de l’infantilisation, mettre la personne en situation de vulnérabilité en l’empêchant de faire ses propres dépenses/la mettre dehors, contrôler ses sorties/fréquentations/tenues vestimentaires/croyances politiques et religieuses, nuire à la réputation de quelqu’un (mensonges/rumeurs), etc.
Souvent la violence psychologique peut précéder d’autres formes de violence comme la violence physique ceci afin de garder la victime sous emprise. La dépendance affective lie la victime à son agresseur·euse qu’il/elle/iel a du mal à quitter.
Violence physique
Les violences physiques dans les relations intimes LGBT+ sont des problèmes réels qui peuvent être difficiles à reconnaître et à signaler. Les victimes subissent des blessures graves et des traumatismes physiques et psychologiques; ils/elles/iels perdent confiance en eux et leur estime d’eux diminue.
Les violences physiques peuvent prendre plusieurs formes. Les victimes peuvent subir des coups, des gifles, des morsures, des brûlures, des étranglements, des étouffements, des coups de pied, des attaques avec des armes, ou toute autre forme de violence physique. Les agresseur·ses peuvent utiliser des objets pour blesser leur partenaire, tels que des couteaux, des bouteilles, des ceintures ou des cordes.
La violence physique peut être particulièrement difficile à reconnaître, car les victimes peuvent avoir peur de signaler les abus en raison de la stigmatisation, de la discrimination et du manque de soutien de la part des institutions. Les victimes peuvent également minimiser la gravité de la violence ou ne pas être conscientes de la gravité de la situation.
Les victimes de violence intimes ont besoin de soutien et de protection, et il est de notre responsabilité collective de mettre fin à cette forme de violence et de créer des relations saines et respectueuses dans toutes les communautés.
Violence économique
La violence économique est une forme de violence bien spécifique qui peut prendre plusieurs formes, telles que l’exploitation financière de la part du/ de la partenaire, mentir quant à sa propre situation financière, recevoir des menaces ou du chantage en lien avec les inégalités de revenu, subir des actes de vandalisme ou se faire voler des biens/ de l’argent. La violence économique peut se traduire également sous forme de rapports de force entre partenaires (domination liée à la classe sociale/position sociale). En outre, lorsque les partenaires décident de cohabiter, cette violence peut aussi se manifester sous forme de perte ou limitations financières et matérielles, contrôle et/ou limitation des dépenses du/ de la partenaire, difficultés liées à l’habitation, avoir une répartition inégale des dépenses liées au ménage ou liées à la relation.
N’hésitez pas à consulter la page sur les aides financières qui existent.
Violence administrative
Contrairement aux violences physiques ou verbales, les violences administratives sont moins visibles mais tout aussi destructrices.
Elles se manifestent par des actes de contrôle et de manipulation, notamment en ce qui concerne les aspects administratifs de la vie quotidienne. Il peut s’agir de restreindre l’accès aux ressources financières, de refuser l’accès aux documents importants tels que les pièces d’identité, les passeports, les contrats, les fiches de paie ou les relevés bancaires. L’accès à son propre courrier peut même être impossible. Enfin, des décisions unilatérales sont prises concernant les biens communs.
Ces comportements ont pour objectif de maintenir l’autre personne dans une situation de dépendance et de contrôle, ce qui peut entraîner des conséquences graves sur le plan émotionnel, financier et juridique. Les victimes se retrouvent souvent totalement isolées.
Violence sexuelle
On parle de violences sexuelles lorsque l’on est contraint à subir des relations sexuelles non consenties avec votre partenaire et/ou une ou plusieurs autres personnes.
Certains comportements sont également de la violence sexuelle: comme être obligé d’avoir des rapports non protégés, de réaliser les phantasmes de votre partenaire contre votre volonté ou encore d’avoir des relations sexuelles pour assurer votre sécurité.
Il en est de même si vous êtes photographié·e et/ou filmé·e à votre insu, si votre partenaire raconte votre vie sexuelle ou si vous subissez des attouchements en public. Voici un exemple de situations décrivant des violences sexuelles:
- Subir des relations sexuelles non consenties avec son/sa partenaire
- Être obligé d’avoir des rapports non protégés
- Être obligé d’avoir des rapports avec une tierce personne
- Être photographié, filmé à son insu
- Son/sa partenaire raconte votre vie sexuelle
- Votre partenaire réalise ses phantasmes contre votre volonté
- Avoir des relations sexuelles pour assurer sa sécurité
- Subir des attouchements en public
- Autre.
C’est un sujet délicat à aborder surtout qu’il existe une multitude de comportements de violence sexuelle et qu’il n’est pas toujours facile de les identifier.
Violence après séparation
Quand on vit de la violence dans la relation intime, le moment de la séparation est notamment le moment plus difficile et aussi le moment où nous pouvons envisager une escalade de la violence. Plus vous reprenez le contrôle sur vous-même et votre vie, plus le/la partenaire perd son contrôle et sa domination sur vous. C’est pour ça que c’est très important, avant de concrétiser la séparation d’avoir un plan. N’hésitez pas à consulter la page À qui s’adresser ?
La violence après séparation fait référence à la tentative ultime et extrême de la part du/de la partenaire de conserver le contrôle sur l’autre partenaire qui a décidé de cesser la relation.
Par exemple : essayer de convaincre l’ex partenaire à reprendre la relation; empêcher la victime de faire valoir ses droits; suivre le partenaire, essayer de contacter les ami·es et les proches pour se venger, pour les avoir de son côté; etc.
La violence après séparation peut avoir des conséquences graves pour le/la partenaire qui se trouve dans un état d’extrême vulnérabilités, notamment en termes de santé mentale et physique, ainsi que sur sa capacité à se reconstruire après la rupture.
Il est important de ne pas sous-estimer ce type de violence, de savoir la reconnaître et de la prendre en compte pour essayer de mettre en place des mesures pour se protéger et prévenir la récidive.
Le parcours de la séparation n’est pas facile, c’est normal d’avoir un sentiment ambivalent parce que la manipulation fait souvent la loi là où il y a la violence. Essayez d’en parler avec des proches et de demander de l’aide.
De plus, lorsqu’il y a des enfants ou un animal de compagnie, on peut se retrouver à devoir entretenir des liens pour une garde alternée. Des formes de violences peuvent réapparaître comme le contrôle, les gestes violents, les reproches, les bousculades, le refus de payer certaines charges concernant les enfants ou autres. Il est important d’être soutenu et de ne pas hésiter à tout marquer dans un cahier de bord afin de pouvoir demander la garde exclusive et garder des traces précises de ces manifestations.
Sachez que vous n’êtes pas seul·e, n’hésitez pas à consulter les aides possibles.